Mon accouchement : déclenchement sans péri et césarienne d’urgence

Hello you !

Encore un article pas évident à écrire et encore plus difficile à publier, mais qui sait, ce geste sera peut-être bénéfique ! J’espère sincèrement réussir à retranscrire les choses telles que je les ai vécues, tant physiquement que moralement. Mon fils aura 1 an dans quelques jours, et même si la douleur est moins intense qu’au début, la blessure est très lente à cicatriser.

Mon accouchement
déclenchement sans péri et césarienne d’urgence

Le projet de naissance

Je pense qu’il est important de vous parler un peu du contexte pour saisir pleinement mon état d’esprit. Pour plusieurs raisons personnelles, je voulais vivre cet accouchement le plus naturellement possible.

Je tenais corps et âme à accueillir mon Bébé sans antidouleurs, de tout mon cœur et de tout mon corps. Si vous avez lu mon article sur l’allaitement vous savez à quel point lorsque j’ai quelque chose à cœur, je mets vraiment toutes mes forces (et plus encore) pour réussir.

Avec mon mari, nous avons donc tout mis en œuvre pour que cette venue au monde soit la plus belle possible. Nous avons préparé l’accouchement avec une sage-femme douce et bienveillante en faisant de l’haptonomie. J’ai beaucoup marché, bu des tisanes de framboisier dès 37SA, mangé des dattes, fait du ballon, massé mon périnée, préparé une huile de massage pour le Jour J,… Notre projet de naissance avait été validé par notre sage-femme et ma gynéco, je suis allée voir un ostéopathe pour préparer mon corps. J’étais prête à avoir mal mais j’avais confiance en moi, en mon corps qui avait fabriqué cette merveille, en nous… Nous étions en fusion tous les 3, prêts et en fusion.

Je n’avais pas vraiment de raison d’avoir peur. La seule chose, c’est que je n’étais pas très à l’aise avec l’un des gynécos de la maternité. Mais, je me disais que tout se passerait comme c’était écrit, pensant naïvement et à tord qu’il me serait épargné…

Je connaissais bien la maternité puisque c’est dans ce lieu que l’une de mes nièces est née (♥), là où exerce ma gynéco (que j’aime vraiment beaucoup),…

Le « faux travail »

Le « faux travail » a commencé à 37SA, j’ai eu des contractions vraiment désagréables tous les jours pendant 2 semaines. Je dis « désagréables » maintenant mais elles me faisaient mal haha j’ai juste appris à ré-évaluer mon échelle de tolérance à la douleur.

La veille

Le « vrai travail » a donc commencé 2 semaines plus tard en début d’après-midi. Le midi j’étais partie manger au restaurant avec ma meilleure amie et sur la route en rentrant à la maison, j’ai senti les contractions changer.

J’avais justement RDV avec ma gynéco pour le contrôle du 9ème mois en fin d’après-midi donc j’ai attendu tranquillement que mon mari rentre du travail et nous sommes partis à la clinique.

Arrivée en salle d’attente, je ne tenais plus en place, les contractions étaient super intenses et je savais que je ne rentrerais pas à la maison. Elle m’ausculte, me dit que je suis à « 2 bien large » et me dit de monter pour être prise en charge ! C’était parti ♥♥♥ !

La nuit

J’ai été très bien accueillie par la sage-femme puis il y a eu le changement de garde pour la nuit et la nouvelle sage-femme était vraiment douce, je me sentais bien.

Monito, touchés vaginaux et rien ne bouge. À minuit, on nous propose la salle nature (souhaitée dans le projet de naissance | chambre spacieuse avec baignoire pour se détendre et vivre ces moments le plus sereinement possible), je suis juste HYPER heureuse d’y avoir accès et je profite de la baignoire pendant 3h.

Monito, touchés vaginaux et rien ne bouge, encore. Je dors un peu. Je me réveille avec une belle contraction et je me rends compte que je perds un peu de sang, je panique et encore un touché vaginal, encore « rien ne bouge », encore « 2 bien large »…

Le Jour J

6h30. Monito. Les 2 sages-femmes de garde rentrent dans la chambre et l’une me manipule le ventre avec insistance « pour réveiller le Bébé » (aïe) avant de me dire que les chiffres ne sont pas « top top ».

Le déclenchement

Elles repartent, et l’une d’entre elles revient avec la gynéco de garde, nous annonçant que le cœur de Bébé ne suit plus et que l’on doit déclencher. La gynéco me parle du tampon propess ou de la perfusion d’ocytocine et déjà à ce moment, je saturais de ces intrusions dans mon corps alors je choisis la perf.

Elle me dit qu’elle a bien lu mon projet mais que ce n’est plus possible de le respecter. La sage-femme et la gynéco me conseillent vivement de prendre la péridurale, m’expliquent que les douleurs que je vais ressentir ne ressemblent en rien aux contractions naturelles mais je refuse. Je dois tenir. Notre projet s’effondre mais je DOIS tenir.

Premier bouleversement, j’ai extrêmement peur et je suis fatiguée mais il faut le faire alors on passe en salle d’accouchement et avant de finir sa garde, la sage-femme de nuit m’installe et me rassure. À ce moment-là, je n’ai pas le droit de faiblir. Je sais que ce soir au plus tard, mon miracle sera dans mes bras et cette vision me donne une force incroyable.

Le changement de garde

Tout bascule au changement de garde, le gynéco que je redoutais arrive, se présente et nous dit que c’est lui qui va s’occuper de nous… Il est accompagné d’une sage-femme que je ne connais pas, et qui ne s’est pas présentée – aucun geste, aucun mot rassurant, le visage fermé.

La perf d’ocytocine fait effet, les contractions sont de plus en plus violentes et rapprochées mais le travail n’avance toujours pas. Toujours « 2 bien large ». Le Dr me propose la rupture de la poche des eaux afin d’accélérer à nouveau le processus et me recommande encore vivement la péridurale.

La rupture de la poche des eaux

J’accepte la rupture de la poche, je refuse la péridurale (têtue vous avez dit ?). J’ai énormément de mal à lâcher prise, tout m’échappe mais j’ai besoin de garder le contrôle sur ce qu’il me reste…

La sage-femme s’approche avec le crochet qui sert à rompre la poche, pas un regard, pas une explication, « vous êtes prêtes ? » « euh… oui ? » et c’était fait. Elle est partie, sans un mot. Mon mari a dû fouiller la pièce et attraper des draps pour « éponger » et me mettre un peu plus confortable.

Le déclenchement aux hormones a commencé vers 7h et la rupture aux alentours de 9h. Entre temps, nous ne sommes que tous les 2. Nous parlons à notre fils entre chaque contractions, que je gère du mieux que je peux avec mon mari (♥♥♥) mais clairement, elles étaient abominables.

« Je vous laisse 1 heure ! »

Vers 11h15, le Dr vient nous voir, encore un touché vaginal, encore « rien ne bouge ». Il fait une échographie de contrôle où l’on s’aperçoit que Bébé a la frimousse tournée vers le ciel.. Il nous dit que ce type d’accouchement peut durer 10/12h (sachant que j’y suis depuis la veille midi) !

Puis, il nous dit qu’il nous laisse 1 heure et s’il ne se passe rien, on partira en césarienne d’urgence. Je vous laisse imaginer la panique qui m’envahit mais j’essaie de rester la plus concentrée possible. Encore une fois, aucun accompagnement ni soutien de la sage-femme. Le mot « césarienne » à ce moment-là est terrifiant et en même temps, je ne comprends RIEN à ce qu’il se passe. Je comprendrais plus tard pourquoi.

Entre temps, j’ai du hurler que je voulais la péridurale et que j’étais entrain de mourir mais on m’a juste répondu d’attendre la nouvelle visite du Dr puisqu’on était en risque de césarienne. Toujours 0 accompagnement de l’équipe.

C’est décidé : césarienne

À 12h, le Dr revient avec la sage-femme et effectue un dernier touché vaginal en pleine contraction (j’ai hurlé à la mort évidemment) avant de me dire sans aucun tact que je souffre pour rien du tout depuis le début puisque les contractions n’ont aucun effet sur le col. À ce moment, le cœur de Bébé ne suit plus du tout, on part en césarienne.

Quand on tient la douleur lors d’un accouchement, déclenché, accéléré, intrusif, sans anti-douleurs, que notre seule force c’est « la puissance de la Vie », de savoir que l’on se bat pour tenir notre petit vie dans les bras et au final, entendre dire que toute cette douleur est « complètement inutile »… c’est juste ULTRA VIOLENT !

La sage-femme s’approche de moi et retire l’ocytocine violemment (j’ai eu des marques pendant plusieurs mois), encore une fois sans un regard, aucun soutien, aucun mot pour me rassurer.

À ce moment précis, je craque et je fais une crise d’angoisse parce que je suis terrorisée à l’idée de perdre mon fils. Je suis extrêmement triste ne pas accoucher naturellement, parce que je suis très effrayée par la césarienne. La cerise sur le gâteau, je dois gérer les contractions a-bo-mi-na-bles toute seule, car on a fait partir mon mari le temps de me préparer et m’amener au bloc.

La sage-femme de l’horreur

C’est précisément ce moment que la S-F choisit pour s’adresser à moi pour la première fois. « Ah ba oui, on fait des projets mais une fois confrontée à la situation il n’y a plus personne ! ».

Je suis extrêmement choquée de cette phrase, je lui réponds que je viens de vivre plus de 5h de contractions déclenchées x2 sans péridurale, je me suis battue au maximum (parce que clairement en l’état, je n’aurais rien pu faire de plus) et elle me répond « Vous parlez d’un déclenchement ? Vous avez eu le dosage homéopathique ! »

Je n’ai rien répondu et j’ai continué de pleurer toute seule. Tout était extrêmement violent. Le changement de lit de la salle d’accouchement au brancard, du brancard au lit du bloc, toujours extrêmement seule, dans mes douleurs, physiques comme morales.

Une fois au bloc, assise pour la pose de l’anesthésie, je n’arrivais pas à arrêter de pleurer et une fois encore, elle a jugé bon de m’encourager en me disant « Oh ça va oui ! Arrêtez de pleurer ! Vous allez devenir mère hein, vous voulez que ce soit la première chose qu’il voit de vous ? ».

La chute de tension

Je n’avais qu’une envie, demander à la faire sortir du bloc et ne plus la revoir mais j’ai fait une chute de tension et je n’étais plus capable de rien, si ce n’est vomir et lutter pour rester éveillée pour La rencontre.

J’ai eu l’impression d’être secouée de A à Z à partir du moment où l’infirmière m’a demandé si je sentais. J’entendais tout le monde en écho et je voyais double. On ne pas pas expliqué ce que l’on me faisait, j’étais comme absente – crucifiée et attachée – la tension d’un côté et la perf de l’autre.

Et puis La rencontre

Celle que l’on a rêvé pendant des mois pour lui, des années pour moi a été juste tellement … Elle n’a rien eu d’intime, de beau, elle n’était pas la notre. Ils se parlaient entre eux comme si nous n’étions pas présents. Le Dr se moquait des estimations de ma gynéco et d’un coup, il a levé notre fils au dessus du champ bleu ponctuant son acte d’une remarque négative sur son poids.

La voilà notre rencontre

Je me suis sentie partir et puis une des infirmières est venue poser notre fils sur mon visage. Je ne pouvais pas le prendre, toujours attachée, alors je lui ai fait des milliers de bisous pendant qu’il tétait ma lèvre (💔), l’inondant de larmes. Pas de peau à peau, pas de cœur à cœur, pas de tétée d’accueil, pas de photo de nous à cet instant. Pas de « nous ».

Le pédiatre l’a récupéré avec mon mari pour prendre soin de son petit cœur épuisé. Et moi, je me suis endormie vidée – en tout point – et terrifiée ne comprenant pas pourquoi j’entendais une agrafeuse résonner.

Je vous raconte la suite dans mon prochain article : #monpostpartum

Aly

VOUS AIMEREZ SÛREMENT

19 comments

  1. Je n’ai pas les mots. Si ce n’est que je suis tellement triste et en colère pour toi.
    Ce manque de respect, d’écoute et d’attention que devrait avoir le personnel médical me dégoûte…

    Hâte de continuer à te lire. Tu es si courageuse ❤

  2. Tu es très courageuse d’avoir su mettre des mots sur cette situation. Pour ma part j’ai vécu un super accouchement, et je ne peux pas m’imaginer ce que j’aurais fait si j’avais eu ne serait-ce qu’une partie de ce que tu as vécu. Tu es maman maintenant et je pense que c’est tout ce qui t’importe, mais c’est dingue d’entendre la violence des propos de l’équipe médicale que tu as rencontré. J’espère que désormais un an après tu ailles mieux 🙂 J’attends la suite avec impatience, il faut lever le tabou sur l’accouchement et le postpartum !

    1. Merci beaucoup pour ton message, ça m’encourage 🙏🏽🤍
      Le fait d’être maman et ma relation avec mon fils est juste incroyable mais mon « moi femme » est (très) abîmé.. Je raconterai tout ça dans le #monpostpartum !

  3. Coucou Alyssia trop contente de te lire. Triste du déroulement de ton accouchement mais l’essentiel reste la venue du p’tit bout.
    Déjà, battant à la naissance c’est bon signe….
    Je vous embrasse Tracy Bonga

    1. Coucou Tracy ! Je suis super contente de te lire aussi, ça fait tellement longtemps…
      Il faut que je te le présente 🙏🏽
      Merci pour ton message ❤️

  4. Vraiment très choquée des remarques du personnel médical. Honte à eux !!
    Cette violence était ce qui me faisait peur pour mon accouchement mais j’ai eu la chance de tomber sur une équipe médicale extrêmement bienveillante, et qui après m’avoir déclenchée a tout mis en oeuvre pour que ça ne finisse pas en césarienne.
    J’espère que vous arriverez à surmonter ce traumatisme.

    1. Je suis vraiment contente que tu n’aies pas eu à vivre ça, personne ne le devrait d’ailleurs..!
      Merci pour ton message, ça me touche beaucoup 🙏🏽

  5. Bonjour ! C’est vraiment horrible ce que tu as vécu, ne penses-tu pas qu’il serait bon de rediscuter avec l’équipe pour pouvoir ensuite passer à autre chose et améliorer le travail de ces personnes lors de futures prises en charge ? Courage, il faut se dire que cette rencontre n’était pas comme elle aurait dû l’être mais tous les 3 vous avez surmonté tout ça, êtes en bonne santé et je suis sûre que l’amour que vous vous portez surmontera cette épreuve 🙂

    1. Coucou ! Justement il y a eu une médiation.. j’en parlerais dans l’article « #monpostpartum »
      Heureusement que l’amour est là et plus fort que tout ❤️
      Merci pour ton message, ça me fait vraiment plaisir de le lire 🙏🏽

  6. Bonjour,
    Je suis choquée…!!!
    J’ ai eu une césarienne car mon bébé était estimé à 5,080 kg.( elle est née à 4kg390 finalement 🙂
    Je n’ ai ressenti que de l’ amour, de la gentillesse, de la douceurs des différentes personnes présentes.
    J’ espère que tu oublieras un peu ces mauvais moments pour ne voir que ton fils.
    Je te découvre grace à isadora de snackies.
    Hâte de lire ton blog en entier.
    Coralie

    1. Coucou Coralie,
      Je te remercie pour ce message, ça me touche beaucoup ! Je suis contente de lire que tu as vécue une belle césarienne, c’est précieux 🙏🏽
      Bienvenue par ici, j’espère que tu t’y plairas !
      😘

  7. Ton témoignage est vraiment important… je suis tellement en colère quand je vois ce manque d’humanité du personnel que tu as du subir. Force a toi 🌹🎀

  8. Bonjour alynature,
    Je viens de lire ton histoire concernant l’accouchement de ton bébé et que dire, si ce n’est que celle-ci me révolte et me touche beaucoup. Ce manque d’humanisme est complètement ahurissant !
    Je n’ai pas connu la césarienne il est vrai. Mes 5 enfants sont arrivés par voie basse dont 4 sans péridurale. La dernière est née il y a peu le 17/07.
    Je te dis 5 mais parmi ses 5 il y a notre petit garçon Justin que j’ai perdu à 27 sa sans cause apparente. Son cœur s’est arrêté. Il m’a donc fallu accoucher de ce bébé et là nous aussi dans ce contexte extrêmement douloureux nous avons du faire face au manque de tact de compréhension du personnel soignant.
    La 1ère chose à été que ce bébé je l’ai accouché seule dans ma chambre. On ne m’a pas écouté lorsque je leur avais expliqué, que j’avais certe la chance de ne pas ressentir les contractions qui dilataient mon col, mais que tout pouvait s’enclencher très vite ! Ils ont été surpris et moi choquée.
    Puis la 2ème à été lorsque, une fois délivrée du bébé, le sage-femme de garde nous a demandé si nous souhaitions le voir. Nous, perdu et désemparé parce qu’il venait de se passer et la peur de ce à quoi pouvait ressembler notre petit garçon, ne savions pas, ne savions plus.
    Et le sage-femme a eu des mots qui nous ont complètement scotchés : « il est décédé depuis plusieurs jours, franchement il n’est pas très beau à voir »!
    Comment peut on dire des choses pareilles !!!
    Heureusement le lendemain, nous avons fait la rencontre d’une sage-femme merveilleuse qui nous a dit ce que nous souhaitions entendre, ce que tous parents attend dans une situation comme celle-là.
    Voilà, je voulais juste partager avec toi ma révolte face à ce genre de comportement.

    Bisous à toi et plein de bonheur à vous 3

    1. Coucou !

      Je te remercie de m’avoir lue et pour ce message que tu me laisses, ça me touche vraiment beaucoup…

      Félicitations pour ton 5ème bébé ! ❤️

      Concernant ton accouchement pour Justin… ça me dépasse vraiment de lire ton témoignage.. je ne comprends pas comment on peut dire ce genre de chose ! C’est fou d’avoir si peu d’empathie face à des parents endeuillés… Heureusement que vous avez pu être soutenus par la suite 🙏🏽

      Profite(z) bien de ce nouveau bébé et prends bien soin de toi 🙏🏽

      Gros bisous 😘

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